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18 septembre 2018

Dernière mise à jour : 16 déc. 2020

Cette date restera graver dans ma mémoire à jamais. J’avais tellement peur de mourir. J’avais tellement peur de laisser mes enfants sans mère et mon mari sans partenaire.


J’avais l’impression d’aller à l’abattoir. En plus, j’y allais en marchant calmement avec mon amoureux. La veille, j’avais embrassé mes enfants et remercier mes beaux-parents de leur présence, j’avais serré très fort mes parents et pleuré avec eux et j’avais passé une soirée douce et tranquille avec mon amour.


Le matin du 18 septembre 2018, je me retrouvais à marcher calmement vers les portes de l’hôpital, à me demander comment j’allais en ressortir. J’étais d’apparence très calme, mais au fond de moi une multitude d’émotions me traversaient. Le cerveau humain n’est pas programmé pour vivre une telle situation. Je sentais que j’aurais dû crier, courir, fuir, pleurer, supplier de ne pas mettre mon intégrité physique en péril. Malgré toute cette tempête intérieure, je restais calme et je marchais vers les salles d’opération.


Une fois revêtue du costume de l’opéré et le clamant avalé, j’étais maintenant calme en dehors comme en dedans. Je me suis laissée transporter jusqu’à la salle d’opération sans larme ni crie; presque sans dire aurevoir à mon mari…. J’ai été consciente de l’agitation pré-opération des infirmières qui déballaient les instruments opératoires, de la piqure pour m’endormir.


Quand j’ai ouvert les yeux, j’avais mal. J’avais mal dans la gorge, mal aux épaules, j’avais soif, je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Repensée à cette douleur me chamboule, me transperce de tristesse. Ça fait tellement mal. J’avais tellement mal. Tellement que je n’arrivais pas à le nommer.


Après une nuit chaotique ponctuée de vomissements, de levées ébranlantes et à être semi-consciente, je me suis sentie ressurgir.


C’est à ce moment précis que je suis née pour une seconde fois.


Après tout ce que je venais de vivre au cours des derniers mois, de l’attente de l’opération, la peur de mourir, à la souffrance du réveil, je me suis simplement dit : « Ça ne peut pas être juste ça. La vie n’est pas seulement la routine enfants-boulot-souper-dodo-à-la-course et pour toujours. NON. Ça ne fait aucun sens. »


Et depuis ce réveil de conscience, je transforme ma vie afin qu’elle fasse du sens.


J’ai bien essayé de reprendre ma vie d’avant en me disant que j’allais y imposer mon rythme, mais le rythme m’a rattrapé. J’ai fait un burnout. J’ai dû me reposer beaucoup et accepter que je devrais maintenant créer moi-même les paramètres de ma nouvelle vie. J’ai réfléchie, pleurée, doutée, reculée, avancée. J’ai été inspirée, soutenue, émerveillée et enfin, j’ai commencé à croire. J’ai crue assez pour me permettre, en toute bienveillance et authenticité, d’écouter cette voix si longtemps ignorée en moi. Cette voix qui me répétait de bâtir. Pas seulement d’imaginer, de rêver ou de créer, mais bien de bâtir. Bâtir quelque chose à mon image, selon mes valeurs, basé sur mes forces et selon ma zone de génie.


Ce matin, deux ans plus tard, je réalise que je suis à la récolte. J’ai encore un million de projets en tête qui viendront aux bons moments, mais je récolte maintenant ce que je me suis forcée en bâtir durant les deux dernières années. Depuis que je me suis réveillée sur mon lit d’hôpital. Je réalise que, juste cette semaine, j’ai deux nouvelles familles comme clients cette semaine, un partenariat extraordinaire avec La Culottée, une équipe de mentor informel qui, parfois sans le savoir, me soutiennent incroyablement dans mon rêve de bâtisseure.


Tous ce qui me reste à dire c’est merci la vie. Merci la vie. Merci.la.vie.


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